Sirius, également appelée Alpha Canis Majoris (α Canis Majoris/α CMa), est l'étoile principale de la constellation du Grand Chien. Vue de la Terre, Sirius est l'étoile la plus brillante du ciel (après le Soleil), dépassant largement Canopus et Arcturus. Elle fait partie de la catégorie des étoiles blanches. Du fait de sa déclinaison, Sirius n'est jamais très élevée au-dessus de l'horizon depuis les latitudes tempérées de l'hémisphère nord. L'extinction atmosphérique atténue son éclat comparativement à Arcturus (Canopus étant, elle, invisible depuis ces latitudes). Du fait de sa proximité et de son éclat, Sirius est une des étoiles les plus étudiées des astronomes et fut objet de plusieurs « premières », notamment la détection de son mouvement propre. Celui-ci a pour conséquence de décaler progressivement la position de l’étoile vis-à vis des étoiles d’Orion.
Les travaux de « Horizon 444 » vont s’appuyer sur ce mouvement propre.
Le mot canicule est emprunté, à la fin du XVe siècle, au latin canicula, diminutif de canis. Après s'être spécialisé en astronomie pour cette étoile (1539), il signifiait également la période de chaleur pendant laquelle elle se lève et se couche en même temps que le soleil, du 22 juillet au 23 août. Il s'agit de Molière qui a fixé ce sens en écrivant, en 1660, « époque à laquelle le soleil et Sirius se lèvent en même temps » (Sganarelle ou le Cocu imaginaire, I, 2). Son origine étant oubliée, il s'est répandu au sens de « très forte chaleur »8.
Dans l'Égypte ancienne, elle était dénommée Sopdet (ou Sôpdit), plus tard transcrit en grec sous le nom Sothis. Une déesse éponyme existait, en raison du culte lié à cette étoile, dont la réapparition dans le ciel du matin après sa conjonction avec le Soleil (le lever héliaque) était à l'époque annonciateur de la prochaine crue du Nil, indispensable à la vie du peuple égyptien. Ce lever héliaque avait, à l'époque, lieu début juillet. Il s'est depuis lentement décalé de plusieurs semaines du fait du phénomène de la précession des équinoxes.
Les Dogons, peuple originaire du Mali (ainsi que les Bambaras, originaires d'Afrique de l'Ouest et les Bozo du Niger11), accorderaient une grande importance à ce système double. De retour d'expédition ethnologique en 1950, Marcel Griaule rapporte que dans la tradition dogon :
• Sirius A est nommée Sigi Tolo (l'étoile du « sigi »).
• Sirius B est nommée l'Étoile du Fonio ou du Po, Po Tolo. Elle tourne autour de Sirius A et sa durée de révolution est d'environ 50 (ou 60...) ans12,13. Elle serait la plus importante de toutes les étoiles, avant même Sirius A, puisqu'ils la considèrent comme le centre du monde stellaire. Po Tolo signifie l'Étoile du commencement. C'est l'œuf du monde pour les Dogons. Ils la considèrent comme le réservoir, la source de toutes choses.
• Sirius C est nommée Emme ya tolo, ("l'étoile du sorgho femelle"). Toutefois, si Sirius A et Sirius B sont attestées, l'existence de Sirius C reste hypothétique11.
Il paraît stupéfiant que les Dogons, sans moyens astronomiques modernes, eurent connaissance de l'existence de Sirius B et de ses paramètres orbitaux.
Précession des équinoxes